Un symptôme assez fréquent en aquariophilie, souvent évoqué de la sorte : nageoires effilochées, nécrose des nageoires, mousse des nageoires etc..
Il s’agit en faite d’une même maladie dont les principaux agents pathogènes sont les bactéries des genres Pseudomonas sp. et Aeromonas sp. Il en existe bien plus, mais moins souvent identifiées.
Petite histoire..
C’est actuellement la maladie bactérienne la plus souvent rencontrée en aquariophilie. Auparavant on la retrouvait également mais bien plus rarement qu’aujourd’hui. L’explosion de cette maladie dans nos bacs, et dû en grande partie à l’augmentation de la demande occidentale en poissons exotiques.
Les fermes d’élevages sont devenues de véritables centres de reproduction intensive, et de ce fait les risques sanitaires ont proportionnellement augmentés et les potentiels génétiques de certaines espèces se sont totalement effondrés.
C’est donc à cause de tout ceci que les poissons du débutant : guppy, platy et autre poecilidés qui en moins de 20 ans, sont passés à un statut de poisson très délicat à maintenir. En effet leur système immunitaire a vraisemblablement perdu une grande partie de son potentiel à mesure que leurs couleurs et leurs formes gagnaient en intensité et en diversité.
Heureusement certaines fermes d’élevages ont pris conscience de ce problème récurent il y a quelques années maintenant, et procèdent de façon plus naturelle, mais pas toutes malheureusement, il y a encore une grande conscience de leur part à prendre pour revenir en arrière mais c’est principalement aussi une cause économique..
Symptômes..
Beaucoup d’espèces peuvent être touchées, mais les plus sensibles sont les poecilidés, les scalaires et les betta maintenant.
Le symptôme le plus courant est un liseré blanchâtre qui se développe sur la nageoire dorsale ou la nageoire caudale, et ensuite pour atteindre toutes les autres nageoires.
Pas traitée à temps, la taille des nageoires diminue de façon progressive avec une perte de matière assez importante et aboutie rapidement à une atrophie. Il peut arriver également que la nageoire caudale soit perdue en totalité.
Des épaississements par endroit et des lésions nécrotiques blanchâtres peuvent également être observés. Sur les nageoires paires apparaissent des tâches laiteuses et denses pouvant s’étendre sur tout le corps.
Parfois il est difficile de distinguer le liseré blanchâtre, mais les nageoires s’effilochent progressivement pour ne représenter qu’un voile très fin en lambeaux.
Le poisson va maigrir, sa couleur s’assombrir, il devient alors amorphe et meurt très rapidement, parfois même en quelques heures de temps.
On peut également alors observer une inflammation de l’anus, d’où s’étendent des filets d’excréments dans une sorte de enveloppe de muqueuse, une rougeur de la bouche et de la ligne latérale, avec parfois un voile sur les yeux, une exophtalmie, peuvent être des signes associés à cette maladie.
Remèdes..
L’antibiothérapie est le remède de choix pour cette maladie. Tous les traitements antibiotiques sont efficaces très précocement dès lors que les bactéries responsables de la maladie sont sensibles à l’antibiotique prescrit.
On sait aujourd’hui que les bactéries Pseudomonas sp. et Aeromonas sp. sont particulièrement résistantes. Il est donc recommandé, si possible d’utiliser en première intention une famille d’antibiotiques déjà validée comme efficace.
Prescrit par un vétérinaire et délivré par lui même ou par un pharmacien : Néomycine, l’Oxytétracycline, ou certaines Quinolones.. à voir avec un vétérinaire pour cela..
Pour la Néomycine 50% : on propose couramment d’administrer une cuillère à café de poudre pour 100 litres d’eau net, chaque jour durant minimum 5 jours. Evidemment un changement d’eau quotidien d’environ 1/4 à 1/3 est indispensable car les antibiotiques détruisent aussi les bactéries des supports biologiques.
Pour l’Oxytétracycline, la dose est la même que pour la Néomycine 50%. Certains auteurs déconseilles la pénicilline et les sulfamides en raison des résistances déjà acquises, et ils n’ont pas tort non plus..
Attention si la maladie est découverte après > 24 heures de son développement, il est fort possible d’avoir de mauvais résultats des traitements car les conditions du milieu sont déjà favorables au développement très rapide des bactéries.
Dans le commerce différentes marques proposent des antibiotiques pour la pourriture des nageoires avec un certain succès suivant l’avancée de la maladie : Temerol d’Aquascience, Sera Bactopur Direct,JBL EKTOL Fluid etc..
Il est également possible que si la maladie est prise trop tard, le poisson étant donc trop faible pour supporter le traitement va mourir pendant le traitement, cela arrive souvent sans pour autant que ce soit dû au produit acheté.. mais juste à l’extrême faiblesse de l’état du poisson avant le traitement, même si cela n’est pas toujours visible de suite à l’oeil nu pour nous, il n’y a alors plus d’issue malheureusement pour lui..
Si vous avez une photo de votre poisson malade de la pourriture des nageoires, n’hésitez pas à me contacter pour la mettre dans l’article, merci d’avance
©Texte : AQUA débutant