Une fois que l’on a son aquarium et ses poissons, nous rêvons d’avoir des petits et même à se poser la question: « est ce possible ou pas et comment ? « . Ce qui n’est pas toujours évident, quand on ne s’y connaît pas de trop.
Chez les poissons, la reproduction se produit à intervalles réguliers (périodique). De nombreux poissons pondent régulièrement tous les mois, d’autres plus fréquemment, certains moins souvent. Elle est principalement influencée par la température, la lumière et l’alimentation des géniteurs (mais il y a bien d’ autres facteurs).
Reconnaître le sexe:
La reconnaissance des sexes n’est pas évidente surtout en dehors de la période de frai, il n’ y a pas forcément de différences entre mâle et femelle (les scientifiques emploient le terme de » dimorphisme sexuel « ).
Lorsqu’il existe, ce dimorphisme (permanent ou temporaire) se manifeste par des couleurs différentes, par quelques critères anatomiques (prolongement de la partie basse de la nageoire caudale du xypho mâle en une épée), par le ventre plus ou moins rebondi de la femelle, par un comportement particulier.
Certains poissons sont fidèles, ils forment des couples inséparables durant toute leur vie. Lorsque l’ un des deux vient à décéder, il n’est pas rare que son conjoint se laisse mourir.
Certains d’ entre eux peuvent changer de sexe au cours de leur vie, cela s’ appelle l’ hermaphrodisme successif. C’est par exemple le cas des mérous, de quelques Labridés.
En eau douce, le cas le plus connu est celui du xipho (Xiphophorus helleri) dont la femelle peut devenir mâle après avoir déjà reproduit.
Ce changement de sexe augmente les chances de reproduction, notamment dans le cas d’ espèces qui vivent en harem : si le seul mâle vient à mourir, une femelle change de sexe pour assurer la survie de l’espèce. Ne vous étonnez pas si un de vos mâles ne l’est plus.
Le sexage de certains poissons n’ est pas facile. Dans ce cas, il est plus simple de commencer avec au moins six jeunes individus de manière à avoir toutes les chances d’ obtenir au moins un couple. Ceci permet également aux poissons monogames d’ avoir une chance de trouver un partenaire compatible (exemple de Cichlidés monogames: Steatocranus casuarius, les Aequidens, les Synspillum,Neolamprologus leleupi,Julidochromis marlieri, etc…).
Parfois, si un mâle seul est mis en présence d’ une femelle, ils ne se reproduiront pas. D’ autres poissons, comme les ovovivipares, les killies et les cichlidés polygames ont besoin de plusieurs femelles par mâle, pour éviter que les femelles soient sans cesse persécutées par les mâles immoraux.
Ce qu’il faut pour avoir des reproductions:
– Une eau extrêmement propre :
Les poissons qui se reproduisent ont besoin d’une meilleure alimentation que ceux qui se contentent de vivre dans un bac communautaire. Les éleveurs appellent ceci le conditionnement alimentaire spécifique aux reproducteurs. La nourriture spécifique comporte de la nourriture vivante, de la nourriture vivante congelée. Il vous faut connaître quelle est l’ alimentation adaptée à l’espèce que vous souhaitez reproduire.
– Un environnement correct :
Les poissons pondeurs sur substrat ont besoin d’ un support de ponte adapté, comme de la tourbe, un galet, une coquille ou une plante. Certains poissons sont timides et nécessitent des cachettes, des grottes ou une lumière diffuse. D’autres poissons ont également besoin d’ une eau aux qualités physico-chimiques particulières. C’ est le cas par exemple des Discus, qui ont besoin d’ une eau très douce et acide, ou les cichlidés africains qui ont besoin d’ une eau très dure et alcaline.
Les types de reproduction :
Les poissons se reproduisent de manières très différentes, selon les espèces, et vous pouvez bien entendu regarder, c’est même là tout l’intérêt. En fait, admirer la reproduction des poissons est l’ une des choses les plus fascinantes de l’aquariophilie car il existe de très nombreuses formes de reproduction chez les poissons .
Il existe deux formes principales de reproduction chez les poissons : les poissons pondant des oeufs (ovipares) et les ovovivipares ( appelés aussi vivipares).
Les poissons (ovo)vivipares se comportent comme leur nom l’ indique. Les femelles donnent naissance à des petits entièrement formés, capables de nager dès la naissance. La femelle est fécondée par un mâle de manière interne, et porte les oeufs environ un mois avant de « mettre bas ». Lors de l’accouchement, les petits nagent et se cachent, et commencent à rechercher de la nourriture.
Les ovovivipares les plus connus sont les mollies, les platies, les porte-épée et les guppys. Il existe d’ autre ovovivipares. Ils sont faciles à sexuer car les femelles sont généralement plus trapues et moins colorées que les mâles, et le mâle présente le plus souvent une nageoire anale transformée en forme de tube, appelée gonopode qu’ il utilise pour féconder les femelles. Après avoir été fécondée, la femelle peut produire plusieurs portées sans la présence d’ un mâle, la semence conservée étant suffisante pour plusieurs portées.
Les poissons ovipares sont des pondeurs d’ oeufs : le poisson pond des oeufs plutôt que de donner naissance à des petits « tout fait ». L’ embryon se développe, les oeufs éclosent et donnent naissance à des alevins, qui comportent un sac de vitellus (vésicule vitelline) qui va leur permettre de devenir un vrai petit poisson. Ce processus complet prend généralement une dizaine de jours, bien qu’il puisse varier largement selon les espèces.
Les ovipares utilisent différentes méthodes pour pondre leurs oeufs.
Les pondeurs de pleine eau lâchent les oeufs en pleine eau, près des plantes ou sur le sable. Le mâle pourchasse la femelle lors de l’ accouplement, et les oeufs sont fécondés en pleine eau lorsqu’ils sont expulsés par la femelle. Les jeux de la parade nuptiale sont spectaculaires car les poissons ne cessent de se poursuivre, ignorant tout le reste, même l’éventuelle nourriture. Les tétras, les barbus, les rasboras et les danios sont des exemples d’ espèces qui pondent en pleine eau.
Les pondeurs sur substrat sont, quant à eux, un peu plus difficiles sur le choix du support sur lequel ils vont déposer leurs oeufs. Ils déposent des oeufs qui adhèrent au substrat. Les plantes, les rochers, les racines, et même la vitre de l’ aquarium peuvent être choisis comme support de ponte. Les deux parents participent à la ponte, le mâle fertilisant les oeufs au fur et à mesure que la femelle les dépose. De nombreux poissons chats(Certains Corydoras, la femelle absorbe la semence dans sa bouche, recrache la semence et pond ses oeufs dessus), certains cichlidés et les killies sont des pondeurs sur substrat.
Les poissons qui construisent des nids de bulles déposent leurs oeufs dans un nid de bulles constitué par le mâle. Les bulles sont collées entre elles par la salive et ressemblent à de la mousse. Elles ont tendance à attirer les infusoires que les alevins peuvent manger, et tiennent les oeufs près de la surface où ils sont mieux oxygénés. Seuls quelques oeufs sont pondus à la fois, et sont soigneusement placés dans le nid de bulles jusqu’à l’éclosion. Les exemples fameux des constructeurs de nids de bulles sont les combattants (bettas) et les gouramis.
Les incubateurs buccaux protègent bel et bien les oeufs dans leurs bouches jusqu’à ce que ceux-ci éclosent. Les oeufs sont là encore pondus par petits paquets, et une fois qu’ils ont été fécondés par le mâle, le parent qui effectue l’incubation buccale les engloutit dans sa bouche. Le parent mange peu, voire pas du tout, jusqu’à ce que les alevins soient relâchés. Exemples d’incubateurs buccaux : certains cichlidés.
Un bon choix de population est nécessaire si l’on veut des reproductions en bac d’ensemble (parfois, seule la reproduction en bac spécifique est possible).
Texte david pour AQUA débutant