Les plantes introduites dans l’aquarium nécessitent pour la plupart d’entre elles d’un apport d’engrais régulier pour leur croissance, leur métabolisme, et même leur floraison. Aujourd’hui, l’industrie aquariophile propose des solutions aqueuses aux formules très variées dont il est d’ailleurs très difficile de connaitre tous les ingrédients qui les composent, hormis des infos sur l’utilisation basique du produit.
Un paramètre à prendre en compte en premier, c’est l’éclairage du bac. La quantité de lumière de l’aquarium pour la photosynthèse des plantes, va influencer considérablement le dosage des engrais à mettre dans l’aquarium.
Plus l’éclairage est important, plus le métabolisme des plantes s’accélère. Sous un éclairage intense, la photosynthèse des plantes consomme le dioxyde de carbone (CO2) plus rapidement que l’équilibre gazeux avec l’atmosphère ne pourrait lui fournir. L’injection de CO2 et ou bien, un apport quotidien d’un carbone organique sont donc indispensables dans ces conditions. Pour l’engrais c’est la même chose, le dosage est intimement lié à la lumière disponible et, si ou pas, d’injection de CO2 dans votre aquarium.
Mais au fait les plantes ont besoin de quoi ?
Les plantes vont absorber les macro-nutriments, c’est à dire le NPK ( N = l’azote, P = le phosphore et le K = le potassium) qui est la base principale des engrais pour plantes terrestres. Ex : un engrais pour agrumes contient très souvent un NPK 14.4.28 c’est à dire : 140 grammes d’azote pour 1 kg, 40 grammes de phosphore pour 1 kilo et 280 grammes de potassium pour 1 kg.
Elles vont consommer également des quantités importantes de fer et des oligo-élements (calcium, bore, magnésium, manganèse etc..). Nous allons distinguer deux situations types différentes selon le rapport entre l’azote et le phosphore libérés par le métabolisme animal (sous forme de nitrate et de phosphate) et l’azote et le phosphore consommés par les plantes.
Dans les aquariums peu ou moyennement éclairés, les algues concurrencent les plantes si la concentration des macro-nutriments (azote et phosphore) est trop importante. En effet, les plantes ne consommeront pas tout.
Dans les aquariums avec un éclairage intense, les algues concurrencent les plantes si la concentration des macro-nutriments est insuffisante car les plantes en souffrance finiront par laisser des nutriments dont se serviront les algues pour se développer.
Conclusion : cela signifie que l’ajout des macro-nutriments via les engrais spécialisés favorise paradoxalement les plantes aux dépens des algues.
Par contre, nous allons commencer à fertiliser quelques mois après la mise en route du bac si il y a un sol nutritif dessous le sable, sinon nous allons surdoser et cela profitera donc aux algues.
Deux types d’aquariums..
Dans un aquarium avec une population normale à dense et un éclairage faible à moyen, le métabolisme animal produit plus de nitrate et de phosphore (à partir de la nourriture distribuée) que les plantes n’en consomment. Donc l’azote et le phosphore sont présents en concentrations suffisantes pour les plantes et parfois même tendent à s’accumuler. Ce sont donc les changements d’eau réguliers qui viseront à maintenir leurs concentrations dans la mesure de la tolérance pour les animaux et à contrer le développement des algues. Pour un tel aquarium qui concerne la plupart des installations d’amateurs, l’industrie aquariophile développe des engrais qualifiables de génériques (par ex : Profito de Easy Life, V30 Complete de Dennerle, NutriPlant 1 de GroTech, Ferropol de JBL, Flourish de Seachem, Florena de Sera, Premium Fertilizer de Tropica, FloraPride de Tetra ). Ces solutions aqueuses contiennent peu (voir pas) d’azote et de phosphore, et apportent du potassium, du fer et des oligo-éléments dans des pourcentage adaptés à une grande variété de plantes aquatiques et assez peu exigeantes.
Dans un aquarium avec une population faible et un éclairage moyen à fort, le métabolisme animal produit moins de nitrate et de phosphate que les plantes n’en consomment. Donc l’azote et le phosphore sont présents en concentration insuffisantes pour les plantes. Pour un tel aquarium, l’industrie aquariophile offre maintenant des engrais spécialisés dont certains concernent uniquement les macro-nutriments (ensemble ou séparément), d’autres le fer, d’autres, les oligo-éléments ce qui permet d’adapter le programme de dosage à l’aquarium suivant ses besoins particuliers. Attention à ne pas faire non plus n’importe quoi comme dosage.
Il y a de multiples combinaisons pour adapter la fertilisation dans l’aquarium. Malheureusement les fabricants ne conseillent pas toujours correctement les dosages, et leurs conseils de méthodes restent assez limités. Certains nous feraient même acheter toute la gamme si on se fie à leurs conseils et leur calendrier.
Méthodes de dosage
Dans l’idéal il faut être entre ces valeurs afin que les différents éléments puissent participer à la photosynthèse :
Nitrate (NO3) : 10-30 mg/l
Phosphate (PO4) : 0,1-2,0 mg/l
Potassium (K) : 10-30 mg/l
Fer (Fe) : 0,05-1,0 mg/l
Dioxyde de carbone (CO2) : 3-30 mg/l
Calcium (Ca) : 5-10 mg/l
Magnésium (Mg) : 20-30 mg/l
Les engrais génériques conviennent à de nombreux aquariums, les fabricants nous recommandent un apport hebdomadaire. Le respect des doses prescrites peut fonctionner en particulier si il est associé à des changements d’eau réguliers, mais il faut être honnête, la probabilité d’une correspondance entre ce dosage par défaut tout soit disant tout en un, et les besoins d’un aquarium spécifique et bien planté est très faible. Il est donc recommandé d’être un peu plus systématique.
Pour ce faire : On sélectionne un engrais générique qui donne au moins l’info de sa concentration en fer et on achète un test pour mesurer le fer dans l’eau de l’aquarium. On mesure le fer le lendemain d’un changement d’eau partiel (si il y a eu coupe des plantes, sinon c’est possible le jour même du changement d’eau), puis on ajoute l’engrais pour obtenir une concentration de 0,05 voir 0.10 mg/l pour commencer.
Par exemple : 1 ml de solution avec 0.32% de fer, ajoute 3.2 mg de fer, soit environ 0,05 mg/l dans 60 litres.
Si la concentration de fer n’est plus mesurable la semaine suivante, on augmentera la dose, il faut augmenter la dose ajoutée chaque semaine ou encore faire des apports plus fréquents. Notez bien que la chlorose (le jaunissement des feuilles) est un bon indicateur d’un manque de fer et aussi probablement d’autres substances comme le potassium qui sont apportés par les engrais génériques.
Les aquariophiles les plus exigeants utilisent une méthode de dosage en fonction des mesures avec des engrais spécifiques.
Cette méthode met en place des tests pour les nitrates (NO3), des phosphates, le potassium et le fer, ainsi que des engrais spécifiques tels que l’azote (Nitro de Easy Life), (Flourish Nitrogen de Seachem), le potassium (Kalium de Easy Life) (flourish Potassium de Seachem), le fer ((E15 FerActiv de Dennerle), (Ferro de Easy Life) (Flourish Iron de Seachem). Chaque engrais est ajouté selon la valeur mesurée et la valeur ciblée. Ceci est surtout fait pour des aquariums très plantés avec un éclairage intense et assez peu peuplés. On adaptera les dosages sur la semaine complète et on ne mettra jamais tout le même jour.
Exemple : tous les jours une dose d’engrais générique, de fer et de trace (flourish trace = oligo élements).
Trois fois par semaine on rajoutera du Nitro (azote) et du phosphore (genre un jour sur deux et deux jours sans)
et ensuite le potassium le jour où l’on ne met pas d’azote de phosphore (trois fois par semaine également et deux jour sans)
et bien sûr un changement d’eau hebdomadaire.
Chaque bac est différent suivant la plantation, donc testez et allez -y tranquillement, petit à petit pour trouver le bon dosage qui convient à votre bac