Vous ne le savez peut-être que trop, certaines eaux de conduite contiennent malheureusement des quantités non négligeables de nitrates, indirectement nocifs pour les poissons.
La solution du dénitrateur proposé sur le marché aquariophile est très coûteuse, quant aux osmoseurs ils sont à la fois chers à l’achat, peu économiques (en raison d’une très grosse consommation d’eau, environ 4 L rejetés et impropres car trop chargés en minéraux pour 1 seul litre d’eau osmosée) et cher à l’entretien car la membrane se change régulièrement et coûte à peu près aussi cher qu’un osmoseur neuf. Bien sûr, quand les quantités nécessaires sont vraiment importantes, il peut s’avérer une bonne solution…
On peut également acheter l’eau osmosée directement en magasin.
Certains systèmes de filtration (sur résine cati-ani, par, ex, ou par osmose inverse) permettent une réduction significative des nitrates, mais le prix prohibitif reste toujours une grande préoccupation.
Tournons nous alors vers le principe de certaines usines de traitement de l’eau, qui utilisent tout simplement… des plantes, friandes de nitrates ! L’idée n’est pas récente, et de nombreux aquariophiles ont déjà pu la mettre en pratique pour passer le cap des 30mg/litre (MAXIMUM recommandé).
Entre autres, parmi les plantes choisies à cet effet, nous retrouvons souvent en première ligne :
¤ SCINDAPSUS AUREUS
(Syn. : Epipremnum aureum – Pothos aureus – Rhaphidophora aurea)
Cette plante à la particularité de dérouler de longues tiges tous azimuts, en s’accrochant à tout ce qu’elle peut. Le » pothos » supporte très bien une taille régulière et importante de ses tiges.
Les parties coupées constituent autant de nouvelles boutures qui s’enracineront vite dans l’eau. En l’installant à proximité d’une ouverture du bac, des tiges vont rapidement croître vers son humidité. Les S. aureus s’adaptent à tous les bacs.
¤ MONSTERA DELICIOSA
(syn. Philodendron pertusum)
Cette variété de philodendron peut s’installer directement dans l’eau de l’aquarium, où il va développer ses racines.
Une simple bouture suffit pour une installation dans le bac, en émergé (feuilles sorties mais pied dans l’eau).
Les Philodendrons ont la faculté de développer des racines aériennes, ce qui permet de le planter à proximité du bac et de diriger ses racines vers l’eau.
Les racines ainsi déployées peuvent atteindre plusieurs mètres si on ne les canalise pas…
Elles font ainsi office de cachettes dans des bacs difficiles à planter du fait de la population.
En cas d’envahissement, il ne faut pas hésiter à les raccourcir aux deux tiers sans dommage…
¤ Il est aussi possible d’utiliser à ces fins le Syngonium (S. Podophyllum), ainsi que le Spathiphyllum et encore un certain nombre de plantes cultivés sur le principe de l’hydroculture (culture en émergé, pied dans l’eau), comme les papyrus qui font d’ailleurs partie du biotope de certains poissons d’aquarium.
Les résultats :
En deux mois, des aquariophiles ont vu leur taux de nitrates régresser au tiers des valeurs mesurées ( de 60 à 20 par ex), sans changement d’eau afin de ne pas fausser les mesures récoltées !
Conclusion
L’absorption des nitrates s’effectue doucement mais de façon régulière et permanente.
En aucune façon cela ne doit remplacer les changements d’eau indispensables au bon équilibre de l’aquarium.
Ces dénitrateurs naturels sont parfois si efficaces qu’il faut surveiller la croissance des plantes de l’aquarium elles-mêmes, qui voient leur taux d’éléments nutritifs diminuer de façon drastique.
Ainsi, le principe de la station d’épuration peut être repris en plaçant lorsque c’est possible, bien sûr, une jardinière percée et tapissée de billes d’argiles (ou de litière pour chat 100% naturelle, sans additifs de parfum et composée en grande partie d’argile sépiolitique) sur l’aquarium.
Elle sera alimentée par la pompe de rejet du filtre, et l’eau en ressortira en ruisselant dans le bac.
Elobulle