Les plantes d’aquarium ont besoin de lumière pour se développer, mais certaines d’entre-elles, dites « sciaphiles » sont bien moins exigeantes en luminosité, et se contentent d’un faible éclairage pour prospérer dans les zones ombragées de votre bac.
Quelques espèces assez connues dans le monde aquariophile et surtout de l’aquascaping (bac fortement planté) où elles offrent un avantage intéressant qui permet de végétaliser des zones plus sombres de l’aquarium, à l’instar des côtés, habituellement sous-éclairés ou encore dans certains paysages, à l’aplomb des grandes plantes et des décors verticaux.
De tels décors assombrissent une grande partie de la surface disponible au sol. Particulièrement les cuves hautes et étroites dans lesquelles les plantes sciaphiles occupent généralement une place importante.
• Quelques exemples de plantes sciaphiles : Anubias barteri var. nana, Bolbitis heudelotii, Fontinalis antipyretica, Microsorum pteropus, cryptocorynes, mousse Riccardia sp, Staurogyne repens, fougères, Lomariopsis lineata aussi Marsilea hirsuta et Eleocharis parvula en plantes gazonnante, etc…
Elles sont également incontournables pour orner les cuves faiblement éclairées avec lesquelles il est fréquent de débuter l’aquascaping.
Les hauteurs basses ou moyennes qui caractérisent la majorité des espèces sciaphiles disponibles dans le commerce, associées à leurs faibles exigences en terme de luminosité, suggèrent naturellement d’employer ces végétaux au niveau médian pour assurer la transition entre l’avant-plan et l’arrière-plan habituellement orné de sable décoratif et recouvert de gazonnantes, et l’arrière-plan, occupé par des espèces plus hautes et surplombantes.
l’intensité de l’éclairage..
La puissance cumulée de l’ensemble des sources lumineuses éclairant l’aquarium, rapportée au volume de la cuve, donne une idée de l’intensité lumineuse disponible pour les plantes.
En principe, on considère qu’un ratio d’ 1watt/litre correspond à un éclairage très intense et que 1 watt/3-4 litres représente un éclairage faible, sous lequel l’ensemble des plantes sciaphiles abordées dans cet article sont parfaitement capables de s’épanouir.
Une base décorative stable
Les besoins lumineux modérés de ces végétaux vont de paire avec une croissance relativement lente.
L’entretien qu’il convient de leur consacrer reste ainsi très limité. Cette particularité est d’autant plus appréciable qu’ils sont couramment implantés dans les endroits les plus inaccessibles du paysage aquatique : à la base des décors verticaux, sous les plus hautes plantes ou dans les angles de la cuve.
Cet entretien consiste, occasionnellement, à sectionner un petit nombre de feuilles abimées, colonisées par des algues ou débordant des limites qui leur ont été imparties. L’esthétique des massifs de plantes sciaphiles ne souffrent donc que très peu de ces interventions limitées.
Implantés au sol ou sur des éléments de décors inertes, au plan intermédiaire, ils permettent de conserver une base végétale assez harmonieuse et cela, même quand les plus hautes plantes à tiges de l’arrière-plan viennent de subir une taille franche dont elles doivent faire l’objet très régulièrement afin d’augmenter la densité de leurs massifs, mais aussi, pour en contenir la croissance vigoureuse.
En zone médiane..
Les plantes sciaphiles plantées en zone médiane permettent de camoufler efficacement les bases dénudées particulièrement inesthétiques de ces plantes à tiges.
Si ces espèces sont capables de s’épanouir sous une lumière tamisée, il est cependant tout à fait envisageable de les cultiver sous un éclairage intense. Leurs feuilles changent alors souvent de taille, de forme, ou même de couleur par rapport aux exemplaires cultivés à l’ombre, en adoptant notamment un port plus rasant et un feuillage plus dense.
Les plantes à racines souterraines
Le genre Cryptocoryne est sans conteste l’un des plus représentés parmi les plantes sciaphiles.
En revanche, seules les plus basses d’entre-elles sont utilisées en tant que telles : le plus souvent, pour meubler discrètement la base des décors surplombants.
Les plus courantes en aquascaping sont les différentes variétés de C. wendtii (« Green », « Brown », « Tropica », « Mi Oya »)dont les feuilles aux contours légèrement ondulés arborent des couleurs pouvant s’étaler du vert au rouge; mais également C petchii, donc il existe par ailleurs une variété naine; C.X willisii et aussi C. parva, caractérisée par une hauteur réduite et une croissance particulièrement lente.
Ces plante en rosette, sont très faciles à cultiver dès lors qu’elles ont passé le stade délicat des premières semaines, durant lesquelles il est courant de voir fondre littéralement la totalité des feuilles. Heureusement, un autre feuillage régnant dans l’aquarium, ne tarde généralement pas à faire son apparition.
• Contrairement aux Cryptocoryne, implantées dans le substrat au sol, les fougères et mousses, épiphytes, peuvent être fixées à n’importe quelle hauteur du moment qu’elles disposent d’un support.
Les plantes Epiphytes
La grande majorité des plantes épiphytes sont sciaphiles. Elles complètent parfaitement les autres espèces, puisqu’elles ont l’avantage de pouvoir être fixées dans les endroits dépourvus de substrat (roches, bois, décors artificiels) et à la hauteur souhaitée, à condition de disposer d’un support vertical.
Les mousses..
Les mousses en sont les principales représentantes, avec notamment les nombreuses variétés appartenant aux genres Taxiphyllum et Vesicularia (T. barbieri, V. ferriei, V. montagnei « Chrismas » etc.), mais aussi : Fissidens fontanus, Fontinalis antipyretica, F. hypnoides, Riccardia chamedryfolia et R. Graeffei.
Ces différentes espèces doivent être maintenues artificiellement sur leur support, le temps qu’elles parviennent à s’accrocher d’elles-mêmes. Pour cela, il est possible de les ficeler à ce dernier, soit à l’aide d’un fil de coton ou de nylon, soit grâce à une colle silicone ou cyanolite, ou encore avec une résine époxyde.
Une autre mousse sciaphile, Monosolenieum tenerum, s’avère en revanche incapable de s’accrocher d’elle-même sur un support inerte. Elle doit donc être retenue à l’aide d’un filet ou insérée dans des végétaux déjà encrés sur ce support et dans lesquels ses thalles très ramifiés s’emmêleront durablement.
Ce sont des mousses qui parmi, les plantes sciaphiles, réclament le plus d’entretien. En effet, à part pour les espèces du genre Riccardia qui, du fait de leur croissance extrêmement lente, ne nécessitent pratiquement aucune intervention, mieux vaut tailler régulièrement l’ensemble des espèces précitées pour éviter qu’elles ne forment un coussin trop épais à la base, asphyxiée, finirait par dépérir et se détacher du support.
Si on veut éviter une invasion, il est indispensable de récupérer, à l’épuisette ou les siphonnant, un maximum des fragments fraîchement sectionnés pour limiter leur implantation au sein des espèces voisines.
Les fougères..
Les fougères, sont également très utilisées. Particulièrement pour orner les pièces de bois, en plan médian, avec lesquelles elles forment un ensemble idéal pour camoufler les bases inesthétiques des plantes à tiges situées en arrière-plan.
Les nombreuses variétés de Microsorum pteropus ainsi que Bolbitis difformis, dont les frondes ne dépassent pas les 5 cm, sont pourvus de rhyzomes que l’on peut coincer entre les décors inertes ou fixer sur le support en employant les mêmes techniques que celles mis en oeuvre pour les mousses.
Une autre fougère, Lomariopsis lineata, dont l’apparence est relativement proche de Monosolenium tenerum, doit d’ailleurs être maintenue de la même manière sur les supports inertes. Cette fougère ne réclame aucun entretien, mais les autres espèces devront quant à elles de temps à autre, subir une légère taille destinée à supprimer les plus vieilles frondes et à sectionner les rhizomes s’écartant trop de l’espace imparti.
Enfin, avec l’avènement de variétés au feuillage miniature, les membres du complexe Anubias barteri sont toujours très sollicités dans la pratique de l’aquascaping afin d’occuper les espaces ombragés. Ils s’utilisent et s’entretiennent de la même manière que que les Microsorum et Bolbitis.
©Texte repris de Aquamag n°16 par framboizz pour AQUA débutant