La filtration est un élément primordial dans l’équilibre d’un aquarium. Elle est chargée de récolter tous les déchets, débris et autres particules en suspension dans l’eau, assurant ainsi sa clarté. En dehors d’une épuration mécanique, certains filtres dits « biologiques » offrent un meilleur support pour les colonies de bactéries utiles (cf cycle de l’azote), et donc une stabilité plus grande au bac.
Le choix du mode de filtration dépend du litrage, du type de population souhaitée (très pollueuse ou pas, dense ou pas etc…) et enfin, d’une préférence strictement personnelle quant aux divers avantages et inconvénients qu’ils offrent.
Les modes de filtration internes
¤ le bac à décantation interne
Il est composé d’une cuve collée dans le bac thermoformée noire dans le cas des aquariums clés en main, en verre ou en plexiglas dans le cas des cuves maison. Sa contenance doit être en relation directe avec le litrage réel du bac afin d’être suffisante, ce qui n’est pas souvent le cas dans les aquariums clé en main.
Trois compartiments au moins le composent : l’un pour l’entrée de l’eau, où l’on installe en général la résistance chauffante, l’autre pour les masses filtrantes, le troisième enfin pour la pompe aspirante/refoulante.
Il fonctionne sur le principe des vases communiquants, permettant à l’eau d’entrer dans le filtre par le premier compartiment, de passer dans le second par dessus la séparation, puis dans le dernier, sous la paroi cette fois, vers la pompe où elle est aspirée et rejetée dans le bac, filtrée…
C’est une excellente filtration biologique, si tant est qu’elle soit adaptée au litrage. Elle est pratique, simple et rapide à nettoyer car facile d’accès et d’extraction des masses filtrantes, offre une bonne visibilité de l’encrassement.
Elle présente néanmoins des inconvénients : lors de l’entretien, de nombreuses particules de saletés s’en échappent et retournent dans le bac. Le désagrément n’est que provisoire, car elles sont rapidement aspirées à nouveau lors du redémarrage du filtre… L’inconvénient majeur, selon moi, est la place occupée dans l’aquarium. Et croyez moi, la place est chère quand on est passionné…
¤ Le filtre compact :
e plus courant est un filtre cylindrique. Il est souvent réservé aux petits et moyens litrages, principalement en filtration mécanique. Certains ont également des compartiments pour installer du charbon et/ou des masses biologiques.
Il en existe cependant des puissants (jusqu’à 2000l/heure si ce n’est plus), de principe très simple : des éléments emboîtables garnis de mousse et rehaussés d’une pompe aspirante de plus ou moins fort débit.
Dans la même idée, la technique du bloc de mousse percé en son milieu et traversé d’une canne percée reliée à une pompe puissante est utilisée par les possesseurs de très grands bacs (y compris certains aquariums publics… Elle convient à tous les litrage et se fabrique très facilement. 
¤ le filtre sous sable :
Ici, c’est le sable de l’aquarium qui va servir de masse filtrante, ce qui induit une granulométrie supérieure ou égale à 2 mm pour ne pas compacter. Il est aussi impossible d’y associer un sol nutritif de type terreux ou sableux fin. En contrepartie, les déchets retenus par le sables servent d’éléments nutritifs aux plantes.
Il se compose d’une sorte de grille légèrement surélevée, recouverte par le sable, et soit :
> d’un bulleur qui, en injectant de l’air, crée une aspiration vers le haut (principe de l’exhausteur), et qui convient aux petits litrages
>d’une pompe refoulante qui aspire directement l’eau pour un débit plus important.
Ce type de filtration ne peut être que temporaire, car chaque nettoyage induit une réfection du bac. 🙄
¤ le filtre à exhausteur :
Il fonctionne aussi sur le principe d’injection d’air dans un récipient, sous une masse filtrante simple (mousse). Le récipient est percé en haut et raccordé à un tuyau pour permettre à l’air et à l’eau filtrée d’en sortir.
Ce filtre est très peu coûteux, bricolable facilement et idéal pour les très petits bacs (alevins ou bettas par ex.)
Les modes de filtration externe
¤ La décantation externe semi-humide :
Elle repose sur le principe du trop plein et nécessite le perçage du haut de l’aquarium : une cuve d’un litrage suffisant est placée sous le bac, recevant les masses filtrantes et la pompe de remontée. Celle-ci se charge de renvoyer l’eau vers le bac, qui déborde par le trop plein. L’eau en surplus s’écoule en cascade vers les masses filtrantes, quelle traverse avant de retourner dans le bac par le biais de la pompe etc etc…
Cette technique peut être adaptée en « filtre-gouttière“ au dessus de l’aquarium : l’eau passe dans une gouttière percée emplie de pouzzolane ou autre, et ressort en cascade dans le bac.
C’est un excellent moyen de filtration biologique, des plantes pouvant être installées dans une partie de la cuve de façon à assurer une fonction dénitratante (cf article) naturelle. Le volume plus important permet évidemment une filtration plus importante qu’une decantation interne.
Néanmoins, on peut signaler quelques désagréments notoires …
> il faut pouvoir loger cet imposant volume sous le bac
> les différents essais ne sont pas parvenus à atténuer réellement le bruit de la cascade…très important…
> dans le cas d’une décantation sous le bac, une coupure d’électricité peut être dramatique…
> pour finir, le principe même de la cascade implique à la fois une très bonne oxygénation et un dégazage important du CO2, ce qui ne convient pas aux bacs très plantés mais correspond tout à fait aux besoins d’un bac de cichlidés africains des grands lacs.
¤ Le filtre compact extérieur :
Il en est de même que pour les internes, en beaucoup plus efficace du fait de la taille de leur cuve. Autre avantage, il n’occupe pas de place dans l’aquarium… Ce n’est pas négligeable !
L’eau entre par le bas, traverse les masses filtrantes en remontant vers la pompe et est refoulée dans le bac. Certains sont proposés en version semi-humide, afin de privilégier les colonies bactériennes et donc une dégradation plus rapide des déchets.
Les inconvénients majeurs sont, selon moi,
> l’esthétique : le ou les filtres doivent trouver un logement sous l’aquarium
> le bruit de certaines (mais on s’habitue à tout)
> le manque de facilité (surtout dû au poids)
> pas de visualisation facile de l’encrassement, même s’il est facile de déterminer un rythme de nettoyage une fois la population stabilisée.
¤ Le filtre sur lit de sable fluidisé
Ce type de filtre ne rend plus l’opération de nettoyage obligatoire : les déchets ne peuvent plus se colmater, car le quartz qui compose la masse filtrante est constamment en mouvement. Les déchets sont tout simplement détruits par abrasion… et les bactéries colonisent le sable de façon optimale .
L’inconvénient de ce type de filtre, hormis son coût pour les petits litrages, est justement cette colonie bactérienne dense, car elle consomme énormément d’oxygène… Il faut donc absolument prévoir des pompes de brassage supplémentaires. Une coupure d’électricité prolongée serait aussi mortelle pour les bactéries… et donc pour les poissons.
Elobulle © AQUA débutant
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